La cérémonie de la Flamme aux Éparges, version 2024.

Ce rendez-vous annuel fut encore une fois exceptionnel, tant par sa fréquentation que par la réussite de son organisation.

Il y eut d’abord la marche-mémoire organisée par L’Esparge : une marche de 28km préparée et assurée par Bernard François dans le secteur des Éparges, Combres, Herbeuville, Saint Remy la Calonne, Mont-Villers, Mesnil et Trésauvaux ; des lieux riches d’empreintes laissées par la Grande Guerre. 

Puis, en nocturne, ce fut la traditionnelle marche aux flambeaux. 

La Flamme du Soldat Inconnu prélevée sous l’Arc de Triomphe à l’aube du 1^er novembre arrive à Verdun dans la soirée après un périple de 300 km effectué par des sportifs volontaires. Là, elle est solennellement accueillie et veillée dans la crypte du Monument à la Victoire où, pendant 10 jours, chaque soir, des bénévoles d’associations patriotiques se relaient pour lui rendre les honneurs. Le 10 novembre, en fin d’après-midi, au cours d’une cérémonie à la nécropole du Faubourg Pavé, elle est confiée aux maires des villages détruits qui la rapportent au cœur de leur commune où, le lendemain 11 novembre, elle est déposée au pied du monument aux morts. 

Aux Éparges, c’est le soir du 10 novembre que le maire accomplit le geste mémoriel. Lorsqu’il arrive dans le village après avoir perçu la Flamme, il fait nuit. Déjà, sur la place Maurice Genevoix, un public de plus en plus nombreux se regroupe et attend que les flambeaux soient distribués par les enfants du village. A 20h, la Flamme est partagée, chaque participant allume son flambeau et rejoint le cortège qui s’ébranle dans la nuit sombre et ouatée jusqu’à la nécropole du Trottoir. Là, soudain, le décor s’illumine et s’anime. Tous, petits et grands, transformés l’espace d’un soir en porteurs de lumière au milieu des tombes immobiles sont saisis par l’atmosphère empreinte de recueillement et d’émerveillement. Instant magique. Démarche authentique et noble. Tous âges et toutes professions confondus, nous avons accompli notre pèlerinage en hommage à tous les combattants dont les corps reposent là depuis plus d’un siècle, murés dans le silence de la mort. Nous étions nombreux autour de la Flamme allumée au pied de l’ossuaire : familles venues des villages alentour, d’autres venues de plus loin, collégiens français et allemands, porte-drapeaux, pompiers, soldats du Génie et du 132è RI, gendarmes, maires des communes voisines et autorités militaires… Nous étions tous là pour que la Mémoire reste vivante.